Pour éviter une chirurgie PKR ratée, deux étapes restent essentielles : bien définir les indications avant l‘opération des yeux au laser, et bien suivre les recommandations du chirurgien après. Le Dr Delbarre, spécialiste en chirurgie réfractive à Montpellier, explique pourquoi la lentille pansement reste indispensable pour une intervention PKR réussie !
À quoi sert la lentille après une opération PKR ?
L’intervention PKR, ou photokératectomie réfractive, fut l’une des premières opérations de la myopie proposée à Montpellier et partout ailleurs dans le monde. Elle garde aujourd’hui encore tout son intérêt, même si des techniques 100% laser comme le LASIK sont devenues plus fréquentes.
Que ce soit par LASIK ou par PKR, le chirurgien remodèle le stroma cornéen au laser excimer pour traiter une myopie, une hypermétropie, un astigmatisme… La grande différence entre PKR et LASIK consiste au moyen d’accéder à cette couche stromale. Dans le LASIK, le praticien découpe un volet cornéen au laser femtoseconde. Dans une opération PKR, le chirurgien retire la couche épithéliale, comme s’il la « pelait ».
Ce retrait de la couche épithéliale superficielle explique le temps de cicatrisation plus long en PKR. De la même manière que la peau doit cicatriser après une blessure, l’épithélium cornéen doit se reconstituer, généralement en 5 à 7 jours.
La lentille pansement assure donc une fonction de protection, indispensable au temps de cicatrisation de la PKR.
- Elle empêche les frottements mécaniques de la paupière,
- Elle atténue la douleur et l’inconfort (brûlures, picotements),
- Elle facilite la cicatrisation.
Quels sont les risques après une opération laser par PKR ?
Contrairement à une idée reçue, les risques d’une opération des yeux au laser ne tiennent pas vraiment à l’utilisation du laser. Au contraire, un laser excimer utilisé pour une opération PKR garantit un maximum d’efficacité et d’innocuité. Les (faibles) risques d’une chirurgie réfractive par laser tiennent plus aux mauvaises indications en amont, ou au mauvais suivi des recommandations en aval.
Après une PKR, la lentille pansement joue un rôle essentiel : elle protège la surface cornéenne durant la repousse épithéliale et réduit l’inconfort. Ne pas la porter augmente l’exposition mécanique de la cornée fraîchement traitée.
Les principales complications potentielles sont alors :
- Retard de cicatrisation épithéliale : Sans lentille pansement, les microtraumatismes induits par le clignement peuvent ralentir la repousse de l’épithélium. Cela peut se manifester par une douleur persistante, une érosion épithéliale ou une cicatrisation plus longue nécessitant une protection prolongée.
- Inflammation et haze cornéen : Une irritation accrue peut favoriser une kératite superficielle et augmenter le risque de haze cornéen, c’est-à-dire une opacification transitoire liée à la réponse cicatricielle. Un haze marqué peut temporairement réduire la qualité visuelle (vision laiteuse). La majorité de cette inflammation doit être résolue lors de la consultation de contrôle à 1 mois.
- Inconfort important et risque d’érosion : Sans protection, la cornée reste plus sensible les premiers jours : sensations de grain de sable, photophobie, larmoiement. Cela peut également augmenter le risque d’érosion récidivante au tout début de la cicatrisation.
Bien porter une lentille pansement reste donc indispensable dans les 3 à 7 premiers jours suivant la PKR. Le chirurgien contrôle ensuite la cicatrisation cornéenne pour vérifier l’absence de complications avant le retrait définitif de la protection.